Cahors Airbnb, nombre de visiteurs... Cahors est-elle victime du surtourisme ? Pierre Lagache, responsable du tourisme dans le Lot, revient sur une récente étude pointant Cahors comme ville menacée par le surtourisme. Il alerte sur les limites de ce classement et détaille les véritables enjeux locaux. Il existait le Diagnostic de performance énergétique, le Nutriscore, voilà désormais qu'apparaît le « touriscore ». Son objectif : mettre en lumière les problématiques du sur-tourisme grâce à une étude menée en 2024 et publiée par « Ville de rêve », comparant des centaines de villes françaises. Dans le Lot, Cahors a été analysée pour déterminer si la ville connaît des périodes de très fortes affluences qui provoqueraient des nuisances pour divers acteurs. Comme les autres classements similaires, le touriscore classe les villes de A, pour une faible pression touristique, à E, qui indique une ville très touristique et une très forte pression touristique sur la population. La préfecture du département s'est vue attribuer la note de C, « ce qui témoigne d'une certaine pression touristique et de certaines contraintes pour les habitants du centre-ville », explique l'étude. « Aucun sentiment de rejet global » D'après « Ville de rêve », la capacité d'accueil touristique de Cahors devrait atteindre 4 184 visiteurs en 2025, ce qui représente une progression de 1 381 personnes et une augmentation de 49 % par rapport à 2015. De là à parler de surtourisme, évoqué quelques lignes plus haut ? « Honnêtement, non, il n'y a rien d'alarmant », répond Pierre Lagache, directeur de Lot Tourisme. Évidemment, des pics de flux existent - « ils sont maîtrisés » -, notamment l'été. Mais, même lors de cette saison, l'arrivée des touristes ne semble pas gêner les Cadurciens. « L'un des critères les plus importants lorsque l'on évoque ce sujet, c'est l'acceptabilité par la population de ce tourisme et l'étude ne le pointe pas du doigt. À Cahors, nous n'avons aucun signal faible qui indiquerait un début de rejet par les habitants. Il n'y a aucun sentiment de rejet global ou croissant », enchérit Pierre Lagache. Airbnb, le vrai problème ? Pour appuyer ses propos, « Ville de rêve » évoque la question de l'habitat. 35 % des annonces publiées dans le centre-ville de Cahors sont mises en ligne par des loueurs ayant au moins trois biens sur Airbnb, révèle l'étude, ce qui lui vaut la note de « D » dans cette rubrique. En revanche, 3,8 % des logements du centre-ville de Cahors sont des meublés touristiques mis en ligne sur Airbnb, une faible proportion. « Ce n'est pas inintéressant comme raisonnement, poursuit Pierre Lagache. Comme ailleurs en France, on observe une évolution : des logements passent de l'usage résidentiel à l'usage touristique. Il faut être vigilant pour éviter les déséquilibres. Mais réduire la question du surtourisme à ce seul aspect, c'est passer à côté de l'essentiel. » Une étude incomplète selon lui, qui devrait se baser sur plusieurs critères : acceptabilité des habitants, impact sur les ressources, équilibre des fonctions résidentielles et touristiques.